Négocier un véhicule d'occasion : comment s'y prendre ?

L’achat d’un véhicule d’occasion n’est jamais une tâche facile. On doit gérer l'angoisse de faire le mauvais choix, mais aussi faire face aux contraintes de budget, des vistes et des essais de voitures si chronophage. Toutefois, sachez qu'il existe quelques astuces et conseils vous permettant d'en faire baisser le prix.

En effet, il est indispensable de négocier le prix d’un véhicule d’occasion. Les vendeurs, qu’ils soient professionnels ou particuliers ont l’habitude de se garder une petite marge de négociation. De plus, ils ne prennent pas toujours en compte le montant nécessaire pour effectuer retouches et remplacements de pièces.

Sachez que tout détail sera prétexte à dévaloriser le véhicule. Ainsi, chaque défaut ou manquement sera utilisable afin de faire baisser le prix proposé par le vendeur. D’ailleurs, vous pouvez vous faire assister par un expert.

Alors, si vous souhaitez acheter un véhicule d’occasion, voici trois grands arguments, que vous devez absolument utiliser afin de faire baisser le tarif :

• l'aspect esthétique
• l'entretien et les réparations réalisées
• la cote du véhicule.

Si vous suivez bien les conseils, vous pourrez avoir une réduction de 10 à 20%.

N’hésitez pas à négocier les défauts esthétiques :

Les défauts esthétiques, qu'ils soient à l'extérieur ou à l'intérieur du véhicule, sont de bons arguments pour en faire baisser le prix. Cependant, votre tolérance doit augmenter de façon inversement proportionnelle au prix du véhicule. Ainsi, un défaut peut être acceptable avec une voiture à 3000 euros, mais ne passe pas avec une autre affichée à 10.000 euros.

Pour un véhicule de seconde main, quelques coups de portières et petites rayures sur un véhicule sont parfaitement acceptables. Vous ne pouvez donc pas les utiliser comme argument de négociation. Par contre, un pare-chocs qui pendouille, une aile enfoncée, ou encore une rayure profonde n’est pas acceptable.

En effet, pour une retouche de peinture par élément, il faut prévoir entre 150 euros et 200 euros. Prévoyez le double, si la surface est grande telle que le toit ou le capot. Sachez aussi que s’il faut remplacer la pièce de carrosserie, la facture peut encore doubler, voire plus, selon le prix de la pièce. Aujourd’hui, le coût de certains pare-chocs avoisine les 1000 euros, sans la peinture.

Si le véhicule a des bosses, vous pouvez faire appel à un débosseleur pour un prix entre 40 et 90 euros, en fonction de la taille, de son enfoncement, mais aussi de sa localisation. Remplacer un phare cassé coûte environ 30 euros pour un modèle ancien et halogène. Il faut prévoir plus de 750 euros, si vous cherchez un modèle xénon ou LED. Pour un cabochon de feux arrière fêlé, vous pouvez en trouver un pour 30 euros d'occasion mais jusqu’à 250 euros pour un neuf.

Dans l’habitacle, des plastiques cassés, des sièges troués, usés, ou déchirés, ou encore des contre-portes qui baillent, sont de bonnes raisons pour négocier le prix. Pour quelques dizaines d’euros, vous pouvez retoucher un siège chez un professionnel de la restauration automobile.

Cependant, s’il faut rénover les cuirs, alors il faut débourser des centaines d’euros. Pour un habitacle incrusté de crasse, vous devez dépenser environ 200 euros pour un nettoyage complet professionnel. A noter que refaire la mousse d'un siège avachi ou remplacer une tirette de basculement sur les modèles 3 portes coûte cher.

Tous ces frais sont à prendre en compte dans la négociation. Souvent, les véhicules d’occasion proposés chez un professionnel sont remis en état convenable, mais ce n’est pas toujours le cas, notamment pour les voitures de plus de 5/6 ans. Chez un particulier, le risque d’un véhicule en mauvais état est important. Ainsi, n’hésitez pas à demander une remise !

Certes, vous ne pourrez pas obtenir une baisse de 1500 euros pour une voiture proposée à 3000 euros, mais le vendeur peut faire un effort tarifaire de l'ordre de 300 à 500 euros, pour les quelques défauts du véhicule vendu.

Sur un modèle récent et onéreux, prenez des photos des défauts éventuels et demandez rapidement un devis à un concessionnaire ou carrossier afin d’avoir une idée du coût des remises en état.

Ensuite, n’hésitez pas à demander au vendeur une remise équivalent, ou presque, au coût de la remises en état. En effet, la plupart du temps, les vendeurs de véhicules d’occasion sous-évaluent les frais. Quelques fois, ils en sont conscients, mais espèrent que l’acheteur ne le soit pas.

En somme, il vous est possible de négocier jusqu’à 20% du prix normal, si le véhicule est vraiment abîmé. Cette remise est définie par la cote de marché, correspondant à un véhicule en très bon état.

Négociation du prix : argumentez sur le niveau d’entretien et l’état mécanique

Acheter une jolie voiture, c’est bien, mais acheter une voiture bien entretenue, c’est encore mieux. Un véhicule bien entretenu est difficile à négocier. En revanche, des lacunes dans l’entretien, voire une absence d’historique vous donne un avantage.

Certes, un véhicule bien entretenu peut tomber en panne ; toutefois le risque est mince. Par contre, face au laxisme de l'ancien propriétaire, le risque augmente proportionnellement. Le manque d’entretien entraine des conséquences désastreuses, ainsi que des frais potentiels à venir : des remplacements de fluides zappés, une révision sautée, un kilométrage largement dépassé par rapport à l'échéance prévue, etc.

En effet, un moteur non révisé va s'user vite, et se souiller. Le circuit de refroidissement peut par exemple surchauffer ou s’oxyder si le liquide de refroidissement n’est pas remplacé, pouvant être fatale au radiateur ou à la culasse.

Un non-remplacement du liquide de frein entraîne une diminution des performances de freinage. Cela peut provoquer un accident à cause de la pédale qui part au plancher en usage intensif.

En somme, une voiture mal entretenue est dangereuse, et fait perdre sa valeur lors de sa vente.

Si certains défauts sont détectables immédiatement, d’autres nécessitent une connaissance plus pointue en termes de mécanique. Mais normalement, vous devez avoir ce genre d'informations dans le rapport de contrôle technique.

En résumé, il est difficile de négocier sur un véhicule bien entretenu. Si après la fin de la garantie, l’entretien a été réalisé, pour parti,e hors réseau, alors vous pouvez peut-être obtenir une remise de 5% pour un ancien modèle et 10% pour un modèle récent. Vous pouvez aussi envisager 5 % de décote par oubli, si des révisions ont été oubliées.

Un véhicule peut être bien entretenu par le propriétaire lui-même. Dans ce cas, vous pouvez négocier  un rabais de l’ordre de 10%. Cependant, vous devez impérativement demander les factures d'achat des pièces remplacées. Si le vendeur est dans l’incapacité de les fournir, alors il est préférable de trouver un autre véhicule. Si vous comptez revendre la voiture, n'hésitez pas à faire baisser le prix de 20 à 30 %, sinon vous allez vous retrouver confronté au même problème à la revente.

En cas de pièces et fluides non remplacés à échéance, il ne faut pas hésiter à négocier le prix de ces corrections. En effet, une distribution non faite à 140 000 km peut vous coûter 450 euros pour les modèles d’entrée de gamme et jusqu’à 1200 euros pour les plus compliqués.

N’hésitez pas à prendre les références de la voiture et demandez un devis à un professionnel pour appuyer votre argument. Remplacer un liquide de frein coûte en moyenne de 50 à 60 euros. Idem pour le liquide de refroidissement, ou encore de la courroie d’accessoire. Si vous devez recharger la climatisation, prévoyez en moyenne de 80 à 90 euros, avec des offres estivales à 49 euros.

Si le propriétaire ne propose pas de remplacer les pièces d’usure, n’hésitez pas à négocier le prix de la vente. En effet, des disques creusés, des plaquettes fines, des pneus au témoin, des amortisseurs qui rebondissent, un échappement à la limite du trou entraînent une baisse du prix.

Si le rapport de contrôle technique ne les évoque pas, vous pouvez facilement les détecter en faisant un examen visuel du véhicule. Sachez que remplacer les disques et plaquettes peut vous coûter plus de 600 euros. Si vous devez changer les amortisseurs, vous devrez débourser plus de 750 euros. Il est toujours conseillé de demander un devis, si vous n’avez pas d’idée précise du coût.

Le cas échéant, vous pouvez donc faire pression sur le vendeur. Alors, passez votre chemin, si le vendeur résiste et que son prix est trop élevé. Toutefois, on arrive souvent à une baisse du prix substantielle avec une négociation argumentée.

En effet, une voiture proposée à 5000 euros peut être négociée dans les 3800 euros, si elle a été mal entretenue (une révision sautée, le liquide de frein à remplacer, des pneus usés, la distribution à faire, etc.)

 Comment bien négocier un véhicule d’occasion ?

Il n’est pas possible, voire impossible, de négocier une voiture bien entretenue et conservée en bon état esthétique, sauf si le prix proposé est surévalué. Dans ce cas, il faut convaincre au vendeur et lui soumettre la cote de marché.

Certains vendeurs proposent un prix sur la base d’une valeur sentimentale. Faites-lui savoir que dans la vraie vie, cela ne compte pas. Il faut qu’il comprenne également qu’il n’est pas le seul sur le marché et que d’autres vendeurs sont bien plus raisonnables. Il faut qu’il vende selon la cote.

Dans certains cas, un modèle peut souffrir d'une fiabilité aléatoire. Cela peut entrainer la baisse de la valeur de la voiture. Ainsi, à cause d’une réputation de fiabilité, une Laguna 2 1.9 dCi 120 Initiale de 2002, qui pourrait coter encore 3 000 € avec un kilométrage standard, en vaut deux fois moins. C’est aussi le cas pour un modèle de 2006, même s’il est complètement fiabilisé, sa cote peut fondre de 30 à 40% à cause de cette mauvaise image.

Ainsi dans cet aspect de négociation, les magazines spécialisés sont vos meilleurs alliés, car ils peuvent mettre en lumière une fiabilité défaillante. À vous de faire valoir que vous voulez bien prendre un risque, mais qu'il faut que le vendeur en assume une partie en réduisant son prix.

Si le vendeur ne baisse pas ses prétentions, trouvez un autre véhicule, à moins que vous soyez vraiment intéressé par le modèle ou que celui-ci soit rare dans votre région. Malgré tout, vous pouvez toujours le recontacter quelques jours ou semaines plus tard, si vous constatez que son annonce est toujours en ligne. A ce moment-là, il sera peut-être plus ouvert à la négociation.

Bien négocier son véhicule : faites appel à un expert

Si vous n’avez pas une connaissance plus pointue en termes de mécanique ou un ami expert dans le domaine, alors vous aurez du mal à négocier une voiture d’occasion. Le vendeur peut vous berner facilement, car vous ne pourrez déceler ni les faiblesses ni la surcote.

Ces dernières années, le service d’aide à l'achat d'un véhicule d'occasion s’est beaucoup développé. Ce service est souvent proposé par des experts automobiles. Les noms les plus connus sont Experveo ou Monspecialisteauto. Le service est payant, cependant, vous bénéficierez de l'aide et des conseils d'un expert pour acheter une voiture. Les tarifs varient, selon le niveau de prestation ; du simple conseil à distance jusqu'à l'essai complet du véhicule convoité avec rendu d'un rapport. Ainsi, le coût de la prestation peut aller jusqu’à 270 euros environ .

Cela peut paraître cher, cependant ce coût peut être assez facilement amorti. En effet, l'expert peut identifier les moindres défauts en faisant le tour de la voiture, en l'observant sous tous ses angles, et en réalisant un essai.

Comme c’est vous qui le payez, il sera de votre côté et va vous aider à obtenir la voiture au meilleur prix. Il pourra en effet négocier pour vous le prix de la voiture. Vous pourrez ainsi récupérer à minima le prix de la voiture. De plus, il pourra vous éviter de faire une mauvaise affaire en vous conseillant de ne pas l’acheter.

En somme, faire appel à un expert s’avère être un avantage, car il sera votre arme de négociation et une protection anti-arnaque relativement efficace. Certes, comme tout le monde, il peut faire des erreurs, mais cela restera l'exception qui confirme la règle.